La grande difficulté du traitement des acouphènes est que les patients considèrent leur trouble comme purement organique, relevant de traitements médicamenteux ou chirurgicaux. Le patient acouphéniques veut être débarrassé de ce bruit intempestif qui l’ennuie continuellement, et considère de façon très négative l’idée d’avoir à supporter ce bruit parasite toute sa vie.
Il est donc important de préciser la nature exacte de l’acouphène, d’en définir les causes potentielles, afin de pouvoir éventuellement instituer un traitement adapté.
Traitement des acouphènes objectifs
Pour les acouphènes objectifs, ceux-ci étant liés à des causes précises, facilement retrouvées et de nature physique ou organique, il sera parfois simple de les faire disparaître en traitant la cause. Ainsi, l’ablation d’un bouchon de cérumen, le traitement d’une otite séreuse, l’ablation d’un corps étranger régleront rapidement et simplement le problème. Pour les causes vasculaires, le repérage du vaisseau incriminé, sa ligature ou son embolisation arrêteront l’acouphène. Une désobstruction de la carotide pourra apporter le même résultat. Le traitement d’une hypertension artérielle pourra également calmer l’acouphène.
Traitement médicamenteux des acouphènes subjectifs
Pour les acouphènes subjectifs, la problématique est totalement différente. Ce sont en effet des troubles fonctionnels subjectifs.
Si l’acouphène a son origine dans des insuffisances ou perturbations circulatoires au niveau du labyrinthe et en particulier de la cochlée, les médicaments vaso-régulateurs pourront être efficaces, en particulier pour les acouphènes récents.
C’est la raison pour laquelle, devant toute apparition d’acouphènes, un traitement médical de ce type est en général institué. Ce sont surtout des vaso-régulateurs, des anti-glutamates ou des substances agissant sur les voies nerveuses. Ces traitements permettent de rompre ce cercle vicieux qui s’installe : acouphènes –> angoisse-> insomnie-> fatigue -> acouphènes.
Les substances agissant sur le système nerveux central.
Ce sont les tranquillisants, les neuroleptiques et les antidépresseurs. Ce sont des psychotropes qui agissent au niveau supérieur sur le cerveau. En fait, ces substances ne font que masquer le problème mais ne règlent rien.
L’habituation
En thérapie des acouphènes, « habituation » ne signifie pas que l’on s’habitue, au sens de « s’accommoder de », ou « s’habituer à », voire « se résoudre à ». L’habituation est un phénomène naturel qui fait que la présence répétée d’un même stimulus s’accompagne d’une réduction progressive de la sensation nerveuse.